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Date : 27-11-2024 10:24:02
"Moi, capitaine", raconte le périple de 2 adolescents sénégalais, Seydou et Moussa, qui tentent la migration vers l'Europe par le désert et la mer, une sorte de thriller si on peut définir un thriller par la tension qu'il nous impose; mais si pour échapper au stress suscité par certains thrillers, le spectateur peut se dire que ce n'est que de la fiction, là, on sait que ce film colle à la réalité. Pourtant pour nous épargner, le réalisateur ne fait pas de son film une sorte de docu-fiction qui nous présenterait le périple des migrants dans toute son horreur. Certes, on voit des scènes insoutenables, certes, on a les larmes au bord des yeux d'un bout à l'autre du film, mais le réalisateur créée une distance, en introduisant des scènes de rêveries réconfortantes; il s'appesantit plus sur la solidarité qui unit tous ces candidats à l'exil que sur la brutalité de ceux qui exploitent leur malheur; la mort est mise à distance, seulement évoquée : à part une scène très émouvante, où une femme perd la vie entre les bras du personnage principal, personne ne meurt.( Les quelques morts entrevus sont déjà morts) C'est d'ailleurs le cri de Seydou quand il manœuvre le bateau qu'on lui impose de piloter :"personne ne va mourir !"
Donc, je vois dans ce film une volonté de nous faire partager les affres de ces migrants sans nous traumatiser.
Détail : le générique n'en finit pas ; tous les figurants sont crédités au générique, il y a des équipes de tournage dans plusieurs pays. Contrairement à mon habitude j'ai quitté la salle avant la fin du générique.
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